Capezzale en cuivre doré, émail et corail sculpté selon la t - Lot 87

Lot 87
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Estimation :
10000 - 15000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 21 500EUR
Capezzale en cuivre doré, émail et corail sculpté selon la t - Lot 87
Capezzale en cuivre doré, émail et corail sculpté selon la technique de "l'intarsia" figurant l'Assomption de la Vierge, le revers gravé de volutes. Sicile, Trapani, fin du XVIIe - début du XVIIIe siècle. 28 x 23 cm (manques, oxydations, légers enfoncements au revers) Pour une éventuelle exportation, il appartiendra à l'adjudicataire de se renseigner - préalablement à tout achat de ce lot contenant du corail - auprès des douanes du pays concerné, particulièrement s'il s'agit des Etats-Unis. Du mythe antique au mystère chrétien, de nombreuses vertus furent attribuées au corail. Une croyance répandue lui associait des pouvoirs surnaturels de guérison ou de fertilité, alors que l’iconographie catholique l’employait pour symboliser le sang du Christ et de la Rédemption. Matériau très prisé, utilisé dans sa forme naturelle ou sculptée, il orne des objets d’art complexes à sujets religieux ou profanes. Dès la Renaissance, cette production est localisée dans plusieurs centres européens dont Landshut en Bavière, en Espagne ou en Sicile. Du fait de sa rareté et de l’intérêt porté par les scientifiques à son égard, le corail devient l’un des matériaux les plus appréciés pour réaliser des objets destinés aux cabinets de curiosités. Trapani demeure le plus important centre de production. Cité côtière à la géographie idéale, elle doit son essor à la Cour du Vice-Roi, commanditaire de nombreux éléments d’ornementation et de fantaisies. Les artisans sculptent le corail sous diverses formes, parfois associé à l’émail, sur des supports généralement en cuivre doré. Par ses riches ressources naturelles incluant de grands récifs coralliens, la ville devient l’un des principaux ports commerciaux méditerranéens. La puissance des marchands et la richesse du clergé contribuent au développement à grande échelle de cette orfèvrerie dès le XVIe siècle. L’installation en 1628 de la guilde des artisans du corail, « le Arte dei corallari », témoigne d’une forte demande et d’une certaine prospérité. Les objets en corail, majoritairement religieux, tels les crucifix, les monstrances, les capezalle, les bénitiers et les autels, étaient acquis par les trésors des églises. Pour leur part, les objets profanes tels les cadres, miroirs, tazze ou vases, étaient usuels et destinés à la noblesse. Considéré comme rare et précieux, le corail était offert en cadeaux diplomatiques aux différentes cours européennes. Notre capezzale témoigne du raffinement de l'artisanat de Trapani. La finesse des sculptures, la richesse du décor et le soin apporté aux détails en font le témoin d’une époque faste et luxueuse. Vraisemblablement destiné à la dévotion privée, il découvre un compartiment intérieur.
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